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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 20:55

Les Echos en date du 4 février 2013 publient une tribune de François Meunier intitulé "Pourquoi le gaz de schiste peut attendre." D'entrée le point de vue est affiché "En Europe, on admire et redoute tout à la fois les Etats-Unis pour l'avance qu'ils prennent dans l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste." Mais si le Medef estime que la France doit exploiter ce "tas d’or qui permettrait la réindustrialisation dont nous rêvons tous." selon la formule de Laurence Parisot, François Meunier estime que cette conclusion est erronée.

En effet, pour résumer sa superbe démonstration, l'exploitation du gaz de schiste par les Etats-Unis va entrainer mécaniquement une baisse du coût de l'énergie, donc leur avantage industriel sera moins important. Au passage, cet économiste, brillant au demeurant, oublie d'indiquer que ces magnifiques calculs et formules mathématiques fonctionnent à merveille dans les bureaux feutrés des économistes mais hélas connaissent quelques ratés dans la réalité. Mais François Meunier ne s'arrête pas à de si basses considérations et arrive donc à la conclusion lumineuse, la France a raison de ne pas exploiter son gaz de schiste et de le stocker puisque "les prix de l'énergie progressent sur longue durée à un rythme plus élevé que le taux d'intérêt." Cette augmentation à long terme étant, contrairement à la baisse à court terme qui vient de faire l'objet d'une démonstration, un dogme qu'il n'est pas nécessaire de démontrer. De plus, cette période de stockage permet aux "opérateurs sur le sol américain (dont le français Total) expérimentent et améliorent les technologies d'extraction et sauront à terme les rendre moins menaçantes pour l'environnement."

En conclusion, continuons à polluer ailleurs puisque cela fait baisser les coûts de l'énergie chez nous et laissons croire qu'ainsi nous allons trouver une solution moins menaçante pour l'environnement, version quelque allégée du développement durable.

François Meunier avec son cynisme a le mérite de nous rappeler que le développement durable est incompatible avec la logique capitaliste et que tant que les seules analyses menées seront des analyses financières les seuls gagnants seront les organismes financiers.

 

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 22:46

Pierre-Henri Lab signe un article dans l'humanité du 18 mars " La prétendue efficacité de la taxe carbone". Les arguments avancés sont assez classiques. Ce qui est plus surprenant ce sont les éléments avancés pour justifier cette position.

 

L'exemple du Danemark est cité comme exemple d'inefficacité ayant instauré sa taxe carbone en 1992 "entre cette date et 2007 en émission de CO2… selon la Banque mondiale… en tonnes, par an et par habitants le Danemark est passé de 10,42 à 11,47" Sur le site de la banque mondiale sont disponibles les émissions de CO2 (tonnes par habitant) pour les années de 1960 à 2005. En 1992, pour le Danemark le montant est de 10.55 et en 2005 de 8,51, ces émissions auraient-t-elles augmenté de 2005 à 2007 ?

Selon cet article, la Suède est le seul pays ayant mis en place une taxe carbone dont la courbe d'émission a diminué. Ce pays s'est fixé pour objectif de ne plus être dépendant du pétrole en 2020, et, déjà détenteur d'un parc électronucléaire important, se tourne vers l'hydraulique et les agrocarburants. Selon les mêmes sources trouvées sur le site de la Banque mondiale, les émissions par an et par habitant de 1992 à 2005 sont passées de 5,94 à 5,38 soit -9,43%. Pour la France qui possède aussi un parc électronucléaire important ces émissions sont passées de 6,42 à 6,21oit -3,30%.

Au vu des ces données, l'inefficacité de la taxe carbone ne me semble pas aussi clairement démontrée.

 

Pour poursuivre la démonstration, il est fait ensuite appel à une publication de l'OCDE. qui note que les "exemptions de taxes décidées par les Etats "tendent en général à réduire l’efficacité de la protection de l’environnement assurée par les taxes, ainsi que l’efficience économique de l’application des objectifs des politiques environnementales."

Il aurait été possible d'extraire de ce rapport " Il ne fait pas de doute que de nombreuses taxes environnementales contribuent à l’amélioration de l’environnement. Leur augmentation se traduit par une hausse des prix qui a pour effet de réduire la demande de produits préjudiciables à l’environnement".

Il aurait été aussi pertinent d'en citer la fin "Ces dix dernières années, l’utilisation de taxes liées à l’environnement a progressé régulièrement dans les pays de l’OCDE…L’expérience acquise au cours des dernières décennies montre que ces taxes peuvent jouer un rôle efficace à l’appui des politiques environnementales.

L’efficacité environnementale et l’efficience économique des taxes liées à l’environnement appliquées dans les pays de l’OCDE pourraient cependant être améliorées si les exemptions et les autres dispositions spéciales en vigueur étaient abandonnées progressivement, et si le niveau des taxes correspondait mieux à l’ampleur des impacts environnementaux négatifs auxquels il faut faire face".

 

Le danger majeur à utiliser les arguments des capitalistes est que souvent ils se retournent contre nous et produisent la réponse du capital en concluant que la taxe carbone serait plus efficace si son montant en était plus élevé.

Il serait peut-être souhaitable de réfléchir enfin aux enjeux environnementaux. Le capitalisme vert n'apportera de réponses que par le marché, si l'on veut traiter à la fois ces enjeux et les urgences sociales il est urgent d'inventer des réponses autres que financières.

 

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 21:28

Dans l'Humanité dimanche daté du 3 septembre, l'on peut lire un article d'un tour de la France rurale. Un agriculteur de Picardie est interviewé, et figure en intertitre la déclaration suivante " Luc Iguenane veut croire à l'avenir du carburant vert au point d'avoir acheté un tracteur 100% biodiesel".

La question que pose cet article n'est pas tant la position exprimée par cet agriculteur que l'absence de commentaire critique.et ce d'autant plus qu'il se semble pas évident que tous les lecteurs soient au courant des questions posées par le développement du biocarburant.

Pourquoi ne pas avoir dès lors repris les informations contenues notamment dans un article publié dans l'Humanité du 5 janvier 2009 "Quand le capitalisme affame la planète".

Cet article rappelait qu'en cinq ans, le nombre d’êtres humains souffrant de la faim dans le monde a progressé de 75 millions. L’envolée des prix des céréales explique cette augmentation et une des raisons en est  la demande croissante en biocarburant qui a provoqué "la montée en flèche" des cours des produits nécessaires à leur fabrication (sucre, manioc, maïs, oléagineux…).

Le développement durable est-il donc uniquement un gadget ou est-ce une réelle  question de fonds qui mérite d'être traitée à chaque occurrence ?

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 11:59

La taxe carbone a fait déjà couler beaucoup d'encre et de nombreux commentateurs ont pointé certaines insuffisances ou incohérences du rapport remis par Michel Rocard.

Le rapport de la conférence des experts et de la table ronde sur la contribution Climat et Énergie est lui-même très clair sur certaines de ses limites. La question des émissions de méthane et de protoxyde d’azote n'est pas traitée, ces deux gaz à effet de serre étant largement émis par l'agriculture et l'élevage. De la même façon, la question de la production d'électricité par ces centrales nucléaires n'est pas posée.

Et enfin dès le début du rapport il est précisé que a CCE (contribution climat-énergie) "doit en effet être établie à prélèvements obligatoires constants" ; il ne s'agit donc que d'un "redéploiement fiscal"

 

Une des questions majeures aujourd'hui est peut être là. Le rapport le pointe bien, nous sommes devant une véritable crise écologique. " Ceci nécessite une inflexion sans précédent de nos comportements de production et de consommation d’énergies fossiles, qui doit recourir aux instruments les plus efficaces…"

Le début semblait prometteur, mais comment peut on croire que l'instrument le plus efficace, le seul qui soit sérieusement étudié dans ce rapport soit un signal-prix ?

En quelque sorte, la crise est très grave donc il convient dans un premier temps de ne pas augmenter les ressources de l'Etat et donc ses moyens d'actions et dans un deuxième temps les prix sont chargés de réguler. L'on sait comme les prix régulent, même si des mesures particulières seront prises pour certaines catégories de consommateurs, avec à la clé une magnifique usine à gaz !

 

Cependant ce rapport a eu un mérite, celui de poser publiquement, enfin, une question certes tronquée sur la manière d'aller vers un autre mode de consommation. Et la manière dont est commenté ce projet est finalement très révélatrice, la question mise en avant étant de savoir qui paiera cette  taxe.

Encore une fois ne faudrait-il pas se poser la question dans l'autre sens ?

Puisque nous sommes devant une crise majeure, la première question ne serait-elle pas de définir ce qu'est un mode de vie soutenable et accessible à l'ensemble de la population mondiale et ensuite de se demander comment peut-on converger vers cet objectif, puisque au sein de l'Union européenne les critères de convergences sont de mises.

 

Face à un immense défi et en pleine crise économique, la seule solution ne peut pas être de confier au marché le soin de réguler alors que le système financier est responsable de la crise économique actuelle. Le marché régulera de la manière dont il régule le partage du temps de travail, partage subi entre ceux qui sont forcés de travailler plus pour ne pas gagner moins et ceux, trop jeunes, trop vieux, trop formés, pas assez expérimentés, qui désespèrent de trouver un emploi.

Et il ne suffit pas de condamner la naissance d'un capitalisme vert. Il faudrait être bien mal informé, très naïf ou d'une redoutable mauvaise foi, pour ignorer la capacité du capitalisme à survivre, y compris en incorporant dans son jeu les idées de ses adversaires tout en les détournant de leurs buts.

Le chemin parcouru par les mutuelles et les coopératives est significatif ; à cet égard, que reste-il dans le groupe Crédit Agricole de la volonté coopérative qui animait les fondateurs des premières caisses locales, que sont devenues la FNAC, la MAIF …

Combien de syndicat ont glissé d'une position révolutionnaire vers la cogestion au sein des organismes paritaires et à la négociation ; finissant par renvoyer à plus tard la prochaine journée d'action. L'on a vu le brillant résultat de cette stratégie en juin..

Comment dans ce cas s'étonner que le capitalisme tente de s'approprier l'écologie pour en faire un nouveau marché ?

 

Mais plutôt que de s'indigner de cette énième tentative de récupération par le capitalisme, ne faudrait il pas que nous nous interrogions sur la manière dont à gauche nous avons abordé la question de l'écologie. Il est temps d'affirmer une position politique de gauche sur l’écologie, et pour cela nous ne partons pas de rien. Chez les Verts ce travail a déjà été entrepris.

SI nous ne sommes pas capables aujourd'hui de renverser le capitalisme, utilisons tous les moyens à notre disposition pour le faire vaciller. L'écologie est de nature à remettre en cause les bases mêmes du fonctionnement de notre société.

Et si au lieu de nous lamenter devant la naissance d'un capitalisme vert nous nous mettions enfin au travail pour créer une écologie rouge ?

 

 

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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 10:26

La commission de régulation de l'énergie "concourt, au bénéfice des consommateurs finals, au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Elle veille, en particulier, à ce que les conditions d’accès aux réseaux d’électricité et de gaz naturel n’entravent pas le développement de la concurrence".

Cette commission totalement inconnue du grand public il y a encore quelques jours a fait brutalement parlé d'elle avec sa délibération sur l'intégration des effacements diffus au sein du mécanisme d'ajustement qui porte un choix politique lourd.

Le principe de l'effacement diffus est simple. Pierre Bivas, créateur de Voltalis le décrit fort bien. Un boîtier est placé en amont d'une installation électrique. Lors des pics de consommation; il commande à un ou plusieurs appareils, chauffe-eau, radiateurs.. de s'effacer temporairement du réseau, ce qui ne modifie par le confort de l'utilisateur mais entraîne en effet cumulé une baisse sensible de la consommation pouvant éviter une production complémentaire.

Pour la commission de régulation de l'énergie, l'opérateur d'effacements Voltalis doit rémunérer le producteur EDF pour l'énergie injectée mais non consommée par ses clients. L'explication donnée est d'une logique financière implacable. Voltalis est financé par le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité, RTE. Or le producteur doit continuer à produire pour combler les déséquilibres des autres producteurs. Donc il faut payer cette énergie transférée d'un producteur à l'autre.

Le syllogisme est incompréhensible, mais la réalité est simple plutôt produire plus que de financer les économies d'énergie.

On peut remarquer que si nous avions conservé un seul producteur, dans le cadre d'un service public, la question des coûts de cession ne se poserait pas.

Le choix à faire était simple choisir la logique financière ou la logique d'économie d'énergie, la commission de régulation de l'énergie a choisi son camp celui des producteurs à outrance, dans la logique d'Edf qui demande une augmentation de tarif de 20% pour poursuivre une croissance sans s'interroger d'abord sur les besoins et les modes de consommation.

 

Jean-Louis Borloo a annoncé l'installation d'un groupe de travail qui devra "proposer les évolutions nécessaires au cadre légal", avec pour objectif prioritaire de "favoriser les économies d'énergie et dans le respect des intérêts de chacune des parties prenantes".

Jacques Chirac déclarait le 2 septembre 2002 "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", il serait temps de commencer à combattre l'incendie !

 

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 23:00

Le PDG d'EDF Pierre Gadonneix ne fait pas dans la dentelle en réclamant une telle hausse des tarifs. Mais pour nous rassurer il précise que cette augmentation ne représenterait que "2 à 3 euros de plus par mois" sur la facture des ménages. Il ne précise toutefois pas que cela ne représente en trois ans "que" 72 à 108 euros en trois ans…

 

Les arguments mis en avant sont quelque peu surprenants.

 

Pierre Gadonneix indique notamment que si les tarifs réglementés avaient suivi la hausse des prix depuis 25 ans, ils seraient supérieurs de 40%. Il n'y a sûrement pas lieu de remettre en cause le calcul menant à cette estimation. Par contre le fondement théorique de cet argument est plus que douteux. En effet, la mesure de la hausse des prix est effectuée au moyen d'un indice qui réalise une moyenne pondérée. Il est, par construction, normal que certains prix augmentent plus vite que cette moyenne et d'autres moins vite. Si tous les prix devaient augmenter au rythme de l'indice celui-ci serait équivalent à l'augmentation de prix la plus forte incluse dans le calcul.

Cet argument pourrait être aussi dans ce cas utilisé dans l'autre sens, en demandant la baisse de tous les tarifs ayant augmenté plus vite que l'inflation, mais là, les chefs d'entreprises sont, semble-t-il, plus discrets. Peut-être Pierre Gadonneix va-t-il se charger d'interpeller ses collègues.

 

Un autre argument avancé est la nécessité de limiter l'endettement du groupe. L'on ne peut qu'apprécier tout le sel de cette déclaration au lendemain de l'emprunt lancé par EDF.

Le montant de l'endettement est lié aux choix de développement, investissement à l'étranger, de développement du parc de centrale nucléaires. Et les estimations de coûts de production nucléaire divergent fortement, 45 euros le mégawatheure selon EDF, 40,50 euros selon les analystes de Morgan Stanley, et 23 euros selon ceux de CM-CIC.

 

Enfin selon Christine Lagarde "La priorité pour la direction d'EDF", ce sont "les gains de productivité interne".

 

Et si la solution était tout simplement la re-création d'un grand service public assurant à la fois un  véritable droit d’accès à l'énergie à un tarif régulé et la mise en œuvre d'une vraie politique énergétique respectueuse de l'environnement.

 

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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 23:07

Le Figaro titre un article aujourd'hui 3 juillet "Un nouveau «trader fou» sur le marché du pétrole".

Un trader, Steve Perkins est soupçonné d'avoir fait perdre 7 millions d'euros à la société de courtage basée à Londres PVM Oil Associates, en ayant spéculé sur les cours du pétrole, il serait même responsable de la récente flambée des prix du pétrole.

Ce n'est hélas pas le premier "trader fou" épinglé par la presse et le montant ne le fera pas figurer dans le TOP 10 des "traders fous". Les montants en jeu sont loin des 4,82 milliards d'euros que Jérôme Kerviel aurait fait perdre à la société générale.

 

Mais n'est il pas un peu trop simple de classer "trader fou" Steve Perkins et d'exonérer au passage la société de courtage et le marché de toute responsabilité, de toute folie.

Ne faudrait-il pas s'interroger sur le sens et l'utilité sociale de ces marchés ? Et dans le cas présent la spéculation ne s'exerce pas sur des produits financiers mais sur du pétrole. Alors que nous sommes certains que les réserves de pétrole loin d'être inépuisables vont se tarir, non seulement aucune mesure n'est prise pour en réguler le marché mais bien au contraire c'est la pure spéculation qui en fixe les prix selon des critères ne connaissant comme développement durable que celui des profits.

Faudra-t-il attendre de découvrir un "trader fou" sur le marché des déchets radioactifs pour que l'on commence à s'interroger sur le rôle du marché ?

 

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 19:56

L'entreprise Vinci a annoncé voici quelques jours l'inauguration de la première "éco-autoroute de France… nouvelle génération d’autoroute plus responsable dans le respect de l’environnement et la relation avec ses clients, plus sûre pour ceux qui l’empruntent comme pour ceux qui ont mission de l’entretenir, plus conviviale vis-à-vis des territoires qu’elle traverse et des clients qu’elle accompagne tout au long de leur trajet."

 

Il semble cependant qu'il existe une certaine antinomie entre les deux termes et le respect de l'environnement semble pour le moins difficilement compatible avec la construction d'une autoroute.

Certes la question de la résorption du trafic existant sera mise en avant pour justifier un tel équipement, qui une fois saturé générera un excédent de trafic à résorber encore une fois avec une nouvelle infrastructure.

Mais cette question devrait se poser différemment aujourd'hui. Dans son discours du 25 octobre 2007 à l'occasion de la restitution des conclusions du Grenelle de l'environnement Nicolas Sarkozy a en effet donné quelques indications. La construction de lignes TGV doit dégager des voies ferroviaires qui seront affectées au fret, supprimant deux millions de camions en 2020. Le  plan d’investissement dans les liaisons fluviales retirera un million de camions en plus d’ici à 2020.

 

Ces éléments auraient du amener à s'interroger, d'autant plus que, dans ce même discours, Nicolas Sarkozy a précisé "nous allons renverser la charge de la preuve…Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement…et nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports."

 

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 08:46

L’éolien, c’est du vent, tel est le titre de l'article signé Pierre-Henri Lab et paru dans l'Humanité du 11 juin 2009.

 

. Le résultat de la liste Europe Ecologie a été commenté Jean-Marc Coppola dans un rapport au CEN du PCF "Ce résultat témoigne d’une vraie préoccupation écologique, dans le sens défense de l’environnement, de la planète, mais aussi sur les questions de production, de consommation… Nous avions décelé cette exigence, puisque nos choix de congrès en sont imprégnés et que nous proposons un nouveau type de développement, humain et écologique."

Quatre jours après ce vote, l'on ne peut sûrement pas reprocher à Pierre-Henri Lab d'avoir joué la facilité. Mais quelles que soient les opinions de cet auteur, la question posée mérite un peu plus de rigueur.

 

Si les doléances des collectifs de riverains s’opposant à l’installation d’éoliennes au nom des nuisances sonores ou des atteintes aux paysages qu’elles provoquent "méritent d’être prises en compte", comment doit-on traiter les doléances de riverains des autres équipements producteurs d'électricité et singulièrement des centrales nucléaires, ou des sites d'enfouissements des déchets ?

 

Mais Pierre-Henri Lab invoque des arguments "plus percutants" tirés notamment d'une étude du "très libéral institut Montaigne".évoquant le surcoût de l’éolien par rapport aux autres énergies primaires.

Le choix de la référence reste pour moi surprenant d'autant plus que ce rapport date de presque un an, mais là aussi pourquoi ne pas questionner de la même façon les coûts des autres modes de production et notamment de la filière nucléaire. Sur ces coûts existent des rapports d'organismes tout aussi libéraux, et notamment un rapport de la cour des comptes sur le  démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs datant de janvier 2005.

Ce rapport indique notamment dans ses conclusions " La construction et l'exploitation des premières installations de recherche, de production de matières fissiles, ainsi que des premières centrales n'ont pas été réalisées à une époque où la sûreté nucléaire était le premier souci. Il faut aujourd'hui en assumer les conséquences en procédant, à des prix exceptionnellement élevés, à l'assainissement d'installations où les exploitants ont laissé s'accumuler des déchets sans aucune vue prospective."

Les conclusions sont plus rassurantes pour la suite, " Les charges futures afférentes au programme électronucléaire mis en oeuvre à la suite du premier choc pétrolier sont mieux maîtrisées, font l'objet de calculs fondés et précis. Les incertitudes sont bien cernées…" Cependant " à titre d'exemple, une majoration de 10 Md€ du coût du stockage profond aurait un impact de 0,56 € par MWh"..

De la même façon l'on peut consulter les prévisions de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) qui en 2004  a estimé qu’il faudrait plus de cinq cent milliards de dollars pour démanteler les centaines de centrales qui seront en fin de vie d’ici une trentaine d’années.

 

Et peut-on oublier de s'interroger sur l'autre coté de la question, la consommation d'énergie ?

Selon les statistiques du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie; l'évolution de la consommation, en millions de tep, de pétrole et sa part dans la consommation totale d'énergie primaire est la suivante de 1973 à 1999
Si ce tableau fait apparaître une baisse de la consommation de pétrole en France, elle est accompagnée d'une hausse importante de la consommation d'énergie primaire.

                               1973         %    1999        %

Europe de l'Ouest       754     54,7      692     39,7

Union Européenne      689     59,5      602     41,7

Allemagne                 162     47,9      135     40,1

Espagne                      38     73,3        64     53,8

France                       124     70,4        90     35,4

Italie                          100     77,9        89     52,9

Royaume-Uni             112     50,5        83     36,0

 

Les variations de consommation d'énergie primaire de 1973 à 1999 sont les suivantes

Europe de l'Ouest

26,49%

Union Européenne

24,70%

Allemagne

-0,30%

Espagne

128,85%

France

44,32%

Italie

31,25%

Royaume-Uni

4,05%

Il serait peut être utile de s'interroger aussi sur ces évolutions de consommation.

 

Nous sommes face à des choix de société fondamentaux, et il est peut être enfin temps d'accepter d'en débattre sans caricaturer les positions des uns ou des autre.

 

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3 octobre 2008 5 03 /10 /octobre /2008 19:41

Le Monde daté du 3 octobre nous apprend que Valéry Giscard d'Estaing. "se mobilise dans l'ombre contre le développement "inconsidéré" et "irresponsable" de cette énergie" (l'éolien). , il fustige "un gaspillage inacceptable des fonds publics, un discours officiel trompeur et un "business" souvent douteux". "Il s'agit de préserver les paysages de France, nos campagnes et, bientôt, notre littoral menacé lui aussi."

 

Que Valéry Giscard d'Estaing n'ait pas encore compris depuis le 10 mai 1981 qu'il a définitivement disparu de la vie politique française n'est pas nouveau.

Mais le choix de son terrain d'action pourrait être risible si la réalité n'était pas sordide. Valéry Giscard d'Estaing. parle de préserver les paysages, que ne l'a-t-on entendu quand il était ministre de Georges Pompidou défendre avec la même énergie les paysages parisiens contre le bétonnage des rives de la Seine pour construire une autoroute.

Quant au gaspillage inacceptable des fonds publics, Valéry Giscard d'Estaing joue de malchance, la veille Le Monde annonçait en première page le coût estimé par l'Agence Internationale de pour l'Energie Atomique du démantèlement des sites nucléaires au bout de 60 ans, 1.000 milliards de dollars dont la moitié pour le nucléaire civil. Ce chiffrage date de 2004 et comme le note Georges Leka, de Areva TA. "Les estimations initiales sont toujours revues à la hausse, jamais à la baisse", sans oublier qu'après le démantèlement il faudra trouver des pays pour accepter les déchets radioactifs…

 

Monsieur Valéry Giscard d'Estaing vous ne serez pas là pour gérer cet héritage que vous avez concocté pour nos enfants et nos petits-enfants, alors retournez à votre retraite et cessez de faire du vent….

 

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